dimanche, septembre 21, 2008

MEG n°19 (sortie avril 2008)

le magazine des pouffes féministes d’étudions gayment

N°19
la révolution en talons


Contraception p.4
Al Pacino est pédé p9
Palestine p.11
IVG p.14
Sans-pap’ p.16
Ciné gratuit p.17
Sex panic p.18
Sex work p.19
Sex interview p.24
Psycho-test p.26
Sex manif’ p.29
King Kong théorie p.30
Voyage p.31

couv’ : Valie Export, “Génital Panic”, 1968

édito :

Etudions Gayment poursuit sa mission : au programme
de ce numéro des putes, de l’avortement, de la
contraception, un peu de solidarité, de la culture, de
merveilleux dessins et de la pouffe attitude pour lier le
tout. On l’a fait pour vous et avec amour, alors vous allez kiffer
ce numéro so biiiitchy !!
Mais pourquoi les prostituéEs ? Mais pourquoi pas ?! Voici
donc un numéro « nos amiEs les putes » parce que les prostituéEs
sont bien souvent l’objet de stigmatisations, discriminations,
violences… Ca passe par le langage (« putain t’as vu
Jennifer c’est trop une pute, t’as vu le coup de pute
qu’elle a fait à ce fils de pute »), les institutions (Loi
sur la Sécurité Intérieure qui fragilise les conditions
d’exercice) et bien sûr le manque d’information. Tu
vas apprendre des trucs sur le sexwork dans ce
numéro, et ptet, qui sait ? Que tu feras un peu
gaffe à ce que tu dis…
IVG et contraception ensuite parce qu’il va
falloir se battre pour garder intact nos droits
fondamentaux.
La Palestine et les sans-papierEs enfin,
parce que la solidarité est une arme. Et nos
soeurs en ont bien besoin.
Te voici donc aux portes d’un univers
pailleté, en colère, rose, une monde
fourmillante d’enculades et de
galipettes : oseras-tu franchir le
pas ? RDV à la page
suivante…
Pouffes, pouffes

ont participéEs : Emi, Bruce, Chacha, Douille, Popo, Juliette, Iris, Estelle, Cadinou, Mikhal, Rola.

La Contraception :

La contraception a
longtemps été considérée comme
indésirable, et parfois interdite.
Les rapports sexuels, en tant que plaisir,
étant considérés comme honteux et
réprimables. Heureusement Etudions
Gayment est là pour te rappeler les
joies de la contraception et les diverses
solutions qui s’offrent à toi, toutes plus
chamarrées les unes que les autres…
Car la contraception est maintenant bien
souvent perçue comme un moyen
de maîtrise individuelle de la
fécondité et de la reproduction
permettant l’épanouissement
personnel.
La contraception a été facilitée par
l’arrivée de traitements hormonaux
comme la pilule et l’accès à
l’information.
Les méthodes de contraception peuvent se décliner en plusieurs catégories :

Les méthodes ‘barrières’

• préservatif masculin : Le préservatif, correctement utilisé lors des
relations sexuelles, est le seul contraceptif qui protège également des
Infections Sexuellement Transmissibles (IST). C’est aujourd’hui le moyen
le plus fiable, le moins coûteux de faire d’une pierre deux coups : pas d’IST,
pas d’bébé ! En plus, le préservatif masculin se décline en plusieurs
modalités (goût, taille, forme, couleurs, matières…) pour être la plus belle pour
aller baiser. N’hésitez pas à venir en demander à notre
local, en G208, on vous recevra avec le sourire et des infos!
De nombreuses autres associations en distribuent également
gratuitement…

• préservatif féminin ou fémidon (en polyuréthane ou
latex) : Au même titre que le préservatif masculin, le préservatif féminin est à
la fois contraceptif et protège des IST : la classe quoi !! C’est un moyen
qui permet aux femmes de complètement contrôler leur contraception, d’autant
plus qu’il peut être posé plusieurs heures avant le rapport ; il peut
également être utilisé pour plusieurs rapports, évidemment pas avec des
personnes différentes... Il coûte relativement cher et il est plus difficile de s’en
procurer que les préservatifs masculins, mais sa taille large et la matière dans
laquelle il est fait (polyuréthane souvent) est pratique pour répondre aux mecs
qui te disent « moi les capotes ça me fait débander ! » ou « chu allergique
au latex… ». La capote féminine est un outil de contraception/prévention à
s’approprier pour féminiser la lutte contre les IST, en faire baisser le prix et avoir
la maîtrise de son corps.

• spermicides : Les spermicides sont des crèmes ou des ovules à
visée contraceptive. Ils ont pour but de détruire les spermatozoïdes. Par
contre, ça sert à rien de t’en foutre sur la gueule, ça t’enlèvera pas les points
noirs...
Le spermicide doit être placé dans le vagin avant tout rapport sexuel. Il fond
alors dans le vagin (pas dans la main) et y détruit les spermatozoïdes, mais aussi
certaines bactéries : c’est un peu « c’est du propre » et « super nanny » en même
temps quoi….
En effet, les spermicides détruisent les gonocoques, les chlamydiae.
Le délai d’action des spermicides diffère selon le spermicide choisi. Il n’est
pas nécessaire d’avoir une ordonnance pour en acheter. Ils sont
disponibles en pharmacie. Leur efficacité est le plus souvent aléatoire,
pouvant aller jusqu’à 30% d’échecs.

• diaphragme :
Le diaphragme est un capuchon de latex, en forme de dôme (là c’est plutôt
Valérie Damidot qui s’invite dans ta chatte…), tendu par un anneau rigide et qui
se place au fond du vagin devant le col de l’utérus.Ce mode de contraception fait
obstacle à la progression des spermatozoïdes vers l’utérus. Pour garantir son
efficacité, on lui adjoint une crème spermicide. Il est sous le contrôle
de la femme, puisqu’il peut être inséré avant les rapports sexuels. Lorsqu’il est
utilisé parfaitement, son taux d’échec est de 4 à 8 %. Lors des premiers rapports
avec un diaphragme, il est conseillé d’utiliser un autre mode de contraception en
parallèle, jusqu’à ce que son utilisation soit sûre. C’est donc un moyen avec peu
de fiabilité, très cher et qui nécessite de voir un médecin.

• cape cervicale: On doit la placer au fond du col de l’utérus
car elle y empêche le passage des spermatozoïdes en
les détruisant.
La cape cervicale doit être insérée jusqu’à deux heures avant l’acte
sexuel, l’utilisation d’un spermicide est vivement recommandée, et
doit rester en place au moins huit heures après la dernière éjaculation et au plus
tard dans les vingt-quatre heures suivant le rapport.
Mais son efficacité contraceptive est moindre que celle du diaphragme (on
observe de 10 à 20% d’échec). Tout comme celui-ci, elle ne protège pas
contre toutes les IST, le préservatif restant en ce domaine le plus
efficace. Après un lavage à l’eau savonneuse, la cape peut être réutilisée.
Il est conseillé de la changer tous les deux ans alors que Superman peut garder
sa cape environ 5 ans s’il l’entretient correctement.

La contraception
hormonale féminine

• la pilule : elle se prend par voie orale et
se présente sous la forme de comprimé à
prise quotidienne, à ne pas confondre dans ton
pilulier avec ton prozac et/ou tes taz. Son action
consiste à interférer avec le cycle menstruel naturel
de la femme. Les hormones synthétiques apportées
par la prise de la pilule empêchent l’ovulation.
une prise pendant 21jours puis une pause de 7jours
avec l’apparition des règles.

La pilule peut être :

• soit combinée, c’est-à-dire qu’elle contient deux dérivés de
l’oestrogène et de la progestérone,

• soit progestative, c’est-à-dire qu’elle ne contient qu’un progestatif.
Les pilules combinées, peuvent être prises avec un retard de 12 heures sur
l’heure habituelle de prise, sans que cela nuise à leur efficacité.
Ce n’est pas le cas des autres pilules (progestatives pures). Dans tous les cas, le
retard maximal de prise est indiqué dans la notice. Passé le délai, un autre mode
contraceptif doit être utilisé jusqu’à la fin du cycle. Il faut également prendre la
pilule oubliée et continuer jusqu’à la fin du cycle.

• implant hormonal : L’implant hormonal est un moyen de contraception
féminin. C’est un bâtonnet fin d’environ 4cm de long sur 2mm de diamètre que
l’on implante dans la partie interne du bras de la patiente. L’implantation
est un acte chirurgical qui doit être pratiqué par un médecin, ton pote Gros
Jules le garagiste n’est donc pas habilité... L’implant est actif
au bout de 24 h. La durée maximale de son action est
de trois ans. Pendant ces trois années, l’implant va diffuser
une hormone qui aura un effet contraceptif en bloquant
l’ovulation. Son utilisation prévient notamment les
risques d’oubli, contrairement à la pilule qui demande une
rigueur dans la prise. Un suivi médical de trois mois est recommandé après la
pose car des effets secondaires ou une intolérance peuvent être constatés.
C’est une méthode de contraception particulièrement intéressante
en cas de:
o Contre indication à la pilule et au stérilet
o Tabagisme sévère
o Échec de contraception (oublis réguliers de pilule, par exemple).
Il coûte cher mais est bien remboursé et c’est un moyen d’une très grande
fiabilité.

• Patch ou timbre contraceptif : Le patch se pose sur n’importe quelle
partie du corps en dehors de la poitrine pour une durée d’une semaine pendant
laquelle il va diffuser la dose d’hormones nécessaire. Ce moyen de contraception
n’est actuellement pas remboursé par la sécurité sociale en France mais a
l’avantage d’éviter l’oubli qui peut provenir dans la prise quotidienne de la
pilule. Chaque patch dure une semaine. On le colle le premier jour des règles.
Au bout de 8 jours on applique un nouveau patch mais pas exactement au même
endroit, plutôt en haut à gauche en passant devant le boulanger... Après trois
semaines, on ne met plus rien pendant 7
jours. Les règles apparaissent puis le cycle
recommence : et hop !

• anneau vaginal :
L’alliance c’est ringard, maintenant la
classe, c’est l’anneau vaginal qui consiste
en un anneau du diamètre d’un préservatif
féminin qui diffuse pendant trois semaines
(mieux que Brise senteur provençale) la
dose nécessaire d’hormones. Il est
remplacé par un nouvel anneau une semaine
plus tard, le temps pour la femme d’avoir
ses règles. Ce moyen de contraception
n’est actuellement pas remboursé
par la sécurité sociale en France. Il
a pourtant l’avantage d’éviter l’oubli qui
peut survenir dans la prise quotidienne de
la pilule.

les DIU (Dispositif In tra-Utérin)
ou stérilets
Il existe deux types de stérilet :

DIU ‘classique’ au cuivre, contient du cuivre qui a un effet
spermicide ; ils constituent aussi un corps étranger dans l’utérus qui empêche
la nidation. Des chercheurs bossent ce moment sur une version plaquée or pour
les pauvres et 24 carats pour les riches : la séparation des classes jusqu’au fond
de la chatte!!

DIU hormonal qui diffuse des progestatifs.
Le stérilet est indiqué comme une méthode de contraception alternative
aux contraceptifs chimiques, notamment aux méthodes de contraception
orale en prévention de leurs effets indésirables à court ou long
terme. Selon le type, les stérilets restent habituellement efficaces pendant 2,
5 ou 10 ans. Les stérilets hormonaux sont aussi efficaces que les pilules
contraceptives tandis que l’efficacité des stérilets au cuivre se situe
entre 98 et 99,7% selon la marque. Le hard discount stérilet n’est pas encore
très fiable, pis surtout c’est un peu la crainte : « c’est un quoi ton stérilet ? moi je
ne porte que du leader price… »
En cas de problème de contraception lors du rapport sexuel, il existe, deux
moyens de contraception dit ‘d’urgence’, à savoir la pilule du
lendemain et la pose d’un DIU.

La pilule du lendemain, est un moyen de contraception d’urgence de type médicamenteux,
hormonal, à prendre dans les 72 heures suivant un rapport
sexuel dont on soupçonne qu’il en résulte une grossesse non désirée. Cette
méthode ne doit pas être considérée pour une solution quotidienne
de contrôle des naissances (elle ne prend pas la place d’un autre moyen
de contraception). Pour une efficacité optimale, une femme doit la prendre
dans les 12 heures après les rapports sexuels pour prévenir une
grossesse éventuelle. L’efficacité est suffisante pour que cette contraception
soit encore tentée dans les cinq jours qui suivent le rapport.
Elle agit en retardant l’ovulation
si celle-ci n’a pas encore eu lieu, ou en empêchant la fécondation en agissant sur
la mobilité des spermatozoïdes.

Après tous ces moyens cités on peut abandonner l’idée du coït interrompu aussi
appelé retrait car rappelons-le, s’il n’y a pas présence d’ejaculat, le liquide
séminal ou pré-spermatique est bien là et contient déjà des
spermatozoïdes, donc il y a risque de grossesse, donc d’achat massif
de pampers très nuisible à l’environnement.

Cruising :

Cruising de William Friedkin, 1980, avec Al Pacino, Joe
Spinell, Paul Sorvino, Karen Allen…

Ressortie en salle de Cruising, film-culte de William Friedkin (allez,
qui n’a pas vu L’Exorciste ?!), faux thriller basé sur des crimes réels,
avec Al Pacino au début de sa carrière. Le film retrace la traque
d’un serial killer par un flic (Steve Burns) avec une couverture de
pédé cuir habitant Greenwich Village (John Forbes) ; la chasse c’est à la fois
celle du tueur par le flic, celle du flic à la recherche de lui-même et de son
côté le plus sombre qu’il découvre dans les clubs, backrooms et Central Park,
enfin le cruising, les pédés en chasse, à la recherche de partenaires sexuels.
Le film est extrêmement sombre, déroutant par son aspect ouvert (notamment
à la fin) et sa structure schizophrène à l’image des nombreux personnages
doubles comme le keuf ripou Di Simone (Joe Spinell qui joue dans Maniac)
qui viole des trav prostituées, écume le milieu cuir et joue les moralisateurs
en uniforme.

Ce film est une légende d’abord parce qu’il a été attaqué de tous
côtés avant même sa sortie : d’un côté les ligues de vertus se sont levées contre ce film qui montre des pédés, de l’autre les associations de
défense des droits des transpédégouines ont dénoncé le tournage
de ce film qui, par son côté sombre (le meurtre, l’ambiguïté du flic) et
spécifique (le milieu SM), montrait une image réductrice et négative
de l’homosexualité. Cette critique est à recontextualiser dans
une époque où l’images des transpédégouines dans les médias,
particulièrement au cinéma, étaient effectivement plus que déplorable et
stéréotypée (la vilaine folle hystérique, le travelo tueur, la gouine prédatrice,
je suis sûrE que vous voyez ce que je veux dire…). Ce double boycott a
donc assuré la dimension scandaleuse du film, scandale qui a été augmenté
de nombreuses coupes de scènes de cul par la censure. Rumeur : avec les
rushes, notamment des scènes dans les sex clubs, Friedkin aurait en vue de
faire une version longue du film…

Voir le film dans un climat dépassionné de ces débats reste tout de
même une expérience assez étrange : d’abord, les couleurs qui baignent
l’atmosphère du film nous plongent dans un univers rouge et noir, le sang et
la nuit, mais aussi les bandanas portés par les protagonistes pour indiquer ce
qu’il cherchent comme pratiques sexuelles ; quelques rares trouées solaires
viennent apporté un semblant de souffle pour mieux nous réinstaller dans un
club suffoqué.

Les mecs y sont beaux et terriblement sexy avec leur look cuir pas
possible et leur moustache portées fièrement comme signe identitaire ;
ce sont de vrais pédés du milieu new-yorkais de l’époque, dans de vrais
clubs cuirs : ça danse frénétiquement, ça baise de tous les côtés (et pour
l’époque, les images sont très crues, on a même droit à un fist), ça sniffe
et, comme le personnage principal, on est à la fois excitéE et perduE. Le
malaise et l’ambiguïté sont mêlés à la fascination, oscillation permanente
qui reprend les errances d’Al Pacino en tant qu’acteur (les relations avec
Friedkin étaient plus que tendues sur le tournage), du personnage et de ses
doubles et les positions obscures de Friedkin sur ce qu’il montre : le film est
véritablement pervers, ne cessant de se retourner sur lui-même. Enfin, on
se dit que toute cette culture, cette identité forte, subversive porté par ces
pédés qui ont été décimés par le sida a disparu, du moins dans cette version
relativement libre et vécue sans l’angoisse de la contamination. 1980, juste
avant l’hécatombe… Quelles que soient les intentions de son réalisateur, le
film reste donc un chef d’oeuvre de noirceur et d’ambiguïté et un document
d’archive sur une époque disparue. Vous savez ce qu’il vous reste à faire :
courez le voir au ciné, d’autant que ce film est relativement rare et que rien
ne vaut une bonne séance sur grand écran…

Solidarité avec le peuple palestinien :

Cela fait 60 ans que l’Etat
sioniste d’Israel a été
créé. Cela fait 60 ans
que le peuple palestinien est
écrasé et condamné à l’exode.
Aujourd’hui plus de la moitié
des palestinienNEs, soit environ
6 millions, sont devenus des
réfugiéEs. Beaucoup d’entre
eux/elles ont tout perdus. Cela
fait 60 ans qu’Israel gagne
du terrain en confisquant
les terres palestiniennes,
en tuant et en emprisonnant.
Depuis septembre 2000 (début
de la seconde Intifada) on
compte plus de 6000 mortEs
du coté palestiniens, et 11 000
sont aujourd’hui condamnéEs
à vivre dans les prisons
israéliennes.
Israel vient d’intensifier
ses attaques, on compte
120 mortEs et 350 blésséEs
dans la Bande de Gaza en à peine une semaine. Plus
de la moitié des victimes sont des civils, dont de nombreux
enfants. L’excuse pour cette offensive meurtrière est l’arrêt des tirs de
roquette sur Israel, tirs qui ont fait moins de victimes en 7 ans que
cette opération en une après-midi.

L’objectif du gouvernement israélien est clair : contrôler la Bande de
Gaza en instaurant le chaos et l’éradiquer le Hamas, démocratiquement élu.
Ainsi ils veulent tout faire pour empêcher l’établissement d’un Etat
palestinien. récupérer la Bande de Gaza le plus rapidement possible. Un
blocus a commencé en Janvier 2006 : il est quasiment impossible d’entrer ou
de sortir de la Bande de Gaza, les denrées et médicaments indispensable à
la survie des palestiniens ne peuvent plus entrer. La méthode est claire, tenter
d’écraser par tous les moyens possibles les palestiniens, pour qu’ils fuient et
ne résistent plus. C’est clairement la guerre et l’occupation, ce qu’il y a de plus
trash et de plus violent. Et tout ça avec le soutien des Etats-Unis et de
l’Europe.

Les répercussions sur les pédales
et les gouines
La vie dans une situation de guerre et d’occupation se
transforme en survie, d’autant plus quand tu es une femme, un
pédé, une gouine, unE trans. En effet les violences sexistes et homophobes
se multiplient dans ce genre de situation. Il n’y a jamais autant de viols
que pendant une guerre : ça devient une arme pour briser la résistance
et détruire la société palestinienne. La vie sociale est laminée, le seul repli
possible c’est la famille. Familles qui, la plupart du temps, persécutent
leurs enfants homosexuelLEs.

Le chaos instauré en Palestine par Israel a de fortes répercussions sur
la démocratie. Du coup sans Etat, la Palestine est structurée par les colonies
israéliennes, les partis politiques au pouvoir (Fatah en Cisjordanie, Hamas
dans la Bande de Gaza), la famille et les bandes et mafias locales. Cela laisse
peu de marge d’action aux homos et vivre son homosexualité se transforme en
danger quotidien. Cependant certaines grandes villes de Cisjordanie (où la
situation d’occupation est moins catastrophique) comme Ramallah, sont
relativement plus tolérante avec les homos. Ce qu’on constate c’est
que plus la vie quotidienne dans un pays est dangereuse, moins il y a de
marge pour les mouvements féministes ou homosexuels. Il existe
aujourd’hui quelques groupes spécifiques de gays ou de lesbiennes
palestinienNEs, qui revendiquent leur double identité. J’ai même
pu rencontrer les premièrEs drag-queens et drag-kings
palestinienNEs.

Le mouvement homo israélien a gagné du terrain dans
certaines grandes villes, dans lesquelles des lieux communautaires (bars,
boites, etc.) et des associations existent. Même si les fondamentalistes juifs
tentent d’empêcher la Gay Pride de Jérusalem chaque année,
en s’alliant même parfois avec des fondamentalistes musulmans,
vivre son homosexualité est plus faisable. A condition de
ne pas être palestinien ou arabe : ça signifie être
considéré comme unE sous-homme/femme, faire
les pires boulots, se faire licencier sans raison,
prendre le risque de représailles après chaque
attentat, et le plus souvent vivre sans-papiers. La
situation des arabes israélienNEs s’est énormément dégradée
depuis le début de la 2nde Intifada. Etre un pédé palestinien
en Israel, c’est donc vivre une double oppression qui reposent
l’une sur l’autre : l’homophobie et le racisme, à cela s’ajoute le
sexisme pour les lesbiennes.

La resistanc e s’organise
Cela fait 60 ans que les palestiniens résistent. Des
manifestations énormes ont été organisées dernièrement en Palestine. Ils font
tout pour empêcher Israel de gagner du terrain et continuer de vivre malgré
tout. Mais la situation est de plus en plus dramatique et le gouvernement
israélien ne compte pas s’arrêter là. La solidarité internationale est une arme
très importante et le fait de savoir que dans le reste du monde on sait ce
qu’il se passe et qu’on les soutient, renforce le moral des palestiniens et donc
leur résistance. D’un autre coté, plus on s’oppose à ce qu’il se passe,
moins le soutien de l’Etat français envers Israel sera fort. Ainsi
manifester un soutien à la Palestine délégitime les attaques israéliennes et
renforce la résistance. Car tant qu’il n’y aura pas un réel Etat palestinien
et une paix juste, la peur de mourir ou perdre des proches dominera
chaque jour et la liberté sexuelle en Palestine ne pourra pas se développer.

Un droit pour nous toutes : pas d'égalité sans droit à l'IVG :

Avoir la garantie que nous puissions toutes, même à un stade
avancé de la grossesse, bénéficier d’une I.V.G. (Interruption
Volontaire de Grossesse), est une condition primordiale dans une
société soucieuse de faire respecter l’égalité des sexes. Car le droit à
l’avortement, acquis en France en 1975, est aussi la reconnaissance
que c’est à nous de décider ce que nous voulons faire de notre corps, en
ayant ou non un enfant.

Toutefois, le droit à l’avortement est à l’heure actuelle aussi vitale que fragile :
en Pologne, après 40 ans de pratique légale de l’IVG., l’Etat sous la pression
de l’Eglise catholique l’a presque interdit en 1997, sauf cas particuliers. Et
ce n’est pas un mouvement isolé: partout en Europe et à travers le monde, on
constate la régression de la législation protégeant notre droit à
avorter. Si en France, aucune loi ne l’interdit, les conditions par lesquelles
certaines d’entre nous doivent passer pour pouvoir de fait avorter sont assez
difficiles pour s’en inquiéter.

Depuis plusieurs années en effet, on constate la baisse des vocations pour
cette spécialité des étudiantEs en médecine, déjà peu sensibiliséEs aux
questions de contraception et de prévention, mais également un toujours
plus grand nombre de médecins habilitéEs qui refusent pour « raisons
morales » de pratiquer une IVG. Mais le droit à l’avortement n’est pas négociable : il s’appuie sur l’obligation d’un suivi médical,
l’absence de contre-indications, un lieu d’intervention agréé et
l’acceptation du médecin de pratiquer cette opération. Or, sans
cette dernière condition, c’est au droit à l’avortement tout entier
auquel on s’attaque.

De plus, les conditions matérielles se restreignent du fait de
la disparition de nombreux centres spécialisés, du
non-renouvellement des médecins pratiquantEs dans certaines
régions, du refus de notre prise en charge par certains hôpitaux
après 10 semaines alors que la nouvelle législation (2001) la fixe comme
possible jusqu’à 12 semaines. Cela pousse beaucoup d’entre nous à
dépenser des sommes exorbitantes pour pouvoir avorter en hôpital privé ou
à passer la frontière. Du coup l’IVG risque de devenir une pratique
de classe, car si on ne peut pas dépenser la thune pour partir avorter à
l’étranger, comment faire ?

Ces situations intolérables jouent avec la santé de plus de 200 000
d’entre nous qui chaque année cherchent à avorter dans les
meilleures conditions possibles (proximité, allongement du séjour hospitalier
si exigé) sans être jugées et en étant remboursées, non plus à 80%, mais
entièrement.

Cela exige pour nous de combattre les pratiques de rentabilisation
des services publics de la santé qui menace directement la pratique
de l’IVG jugée « à perte » pour les hôpitaux mais aussi les discours moraux
dits pro-life qui jouent sur l’amalgame embryon = enfant et ne considèrent
jamais notre volonté propre dans le choix de mener à terme ou non notre
grossesse.

On peut s’inquiéter aussi d’un cas de jurisprudence qui a reconnu dernièrement
l’inscription à l’état civil d’un foetus mort-né avant 22 semaines de grossesse.
Sans statut juridique pour autant, il n’empêche qu’un vide juridique s’installe
dans la détermination de la viabilité du foetus qui était fixé jusqu’à présent
à partir de 22 semaines de grossesse et 500g. Va-t-on vers une lente mais
progressive criminalisation de l’IVG à travers une bataille juridique autour de
la prétendue « humanité » du foetus ? Tant que la loi n’a pas tranché, notre
mobilisation doit être constante. C’est par la lutte qu’on a obtenu le
droit à l’avortement, c’est par la lutte que nos soeurs portugaises
viennent de l’obtenir, c’est par la lutte qu’on le gardera !

Parce que militer pour la conservation de notre droit à l’avortement est plus
que jamais d’actualité, il faut s’affirmer radicalement pro-choix.
un droit pour nous toutes !

La Naissance des Pieuvres : Jeudi 17 avril 2008

Il s’agit du premier film de Céline Sciamma, ancienne présidente d’Étudions
Gayment, en sa présence (sous réserve).

Naissance des pieuvres a déjà été nominé et récompensé de
nombreuses fois : prix junior pour le meilleur scénario en 2006, prix pour le
premier film 2007 décerné par le jury Louis Delluc, présenté dans la sélection Un
Certain regard du 60ème festival de Cannes, nominé pour le meilleur premier
film aux césars 2008. Enfin Jeanne Moreau a remis à Céline Sciamma et ses
actrices Pauline Acquart, Louise Blachère et Adèle Haenel le césar d’honneur
qu’elle avait reçu pour ses 60 ans de carrière.

Ce film nous fait vivre les errances de trois jeunes filles
qui s’ennuient, la montée des désirs multiples et pas toujours
bien identifiés autour d’une piscine, lieu de surgissement de ces
obsessions amoureuses adolescentes. En s’attachant à ces personnages,
la réalisatrice nous entraîne dans un univers de sensations, un monde clos où la
féminité de surface masque un bouillonnement sous-marin de désirs naissants.

A l’issue de la séance vous êtes conviéEs à poursuivre le débat autour d’un
verre. Nous vous accueillerons également sur notre stands avec des brochures,
du matériel de prévention, des informations...

Amphi B2, bat. B de l’université Paris X Nanterre
RER A : Nanterre Université
Entrée libre et gratuite.

Halte aux expulsions ! :

L’acharnement de ces dernières années contre les étrangerEs
est impressionnant. Depuis 2002, pas moins de cinq
lois racistes ont été votées, restreignant les droits des
migrantEs : attaques contre l’aide médicale d’Etat, tests ADN, multiplication
des restrictions du droit d’entrée et de séjour, notamment par la limitation
drastique du regroupement familial. Après avoir établi des listes restrictives
de métiers auxquels on peut accéder en fonction du pays de provenance,
le gouvernement a l’intention de modifier la Constitution au printemps pour
introduire la notion de quotas dans la loi. Pour faciliter les expulsions, ils
veulent créer une juridiction spéciale chargée de juger les étrangerEs sans
papierEs.

Contrôles au faciès, convocations piège en préfectures, rafles, centres
de rétention, non respect des voies et délais de recours, mise en place
de camps d’enfermement aux frontières de l’Europe… Cet acharnement
répressif brise et tue des êtres humains qui pour échapper aux expulsions
prennent des risques parfois mortels.

L’Etat français n’hésite pas a expulser des personnes atteintes du VIH
qui, une fois dans leur pays d’origine, n’auront aucun moyen de se soigner.
Il établissait il y a peu une liste des « pays surs », dans laquelle figure notamment
des pays où l’homosexualité est illégale.

Chaque année a l’université, de nombreux étudiantEs étrangerEs suivent
leurs études, dont certainEs dans la clandestinité. 20 cas d’étudiantEs
sans-papierEs viennent d’être recensés, dont 14 OQTF (obligation
de quitter le territoire sous 1 mois). Une campagne vient d’être lancée
pour mettre la pression à la nouvelle présidence de la fac, qui préfère laisser
des étudiants galérer, alors qu’il lui suffirait de soutenir les dossiers en préfecture
pour obtenir leurs régularisations.

Halte aux expulsions !
Toi aussi, signe la pétition et viens
RASSEMBLEME NT devant le bat B, JEUDI 27 mars à 13h
MA NIF Nationale, Samedi 5 avril à 14h30, PLA CE d’ITALIE

Le Tabou du sexe :

C’est par misogynie qu’on
relègue depuis des siècles
les femmes et leur sexualité
au domaine du privé, du tabou,
du secret, du caché, du honteux.
C’est par misogynie qu’on
intime aux femmes violées
de ne jamais s’en remettre,
et qu’on ne les croit pas si elles en
parlent sans culpabilité.

Tant que le sexe restera aux
marges de la ville, aux marges du discours et du langage, aux marges du cinéma
et de la littérature, les femmes resteront opprimées. La sexualité des femmes
restera invisible et impensable. Nos désirs resteront ignorés et jamais pris
en considération, toujours relégués au second plan. La sexualité des hommes
restera perçue comme un instinct coupable mais irrépressible, dont l’assouvissement
passe trop souvent par la violence. Refuser de donner une réelle place au sexe, c’est
accepter que les Infections Sexuellement Transmissibles gagnent du terrain. Ne pas
tenir compte des différentes pratiques sexuelles empêche d’avoir une information
précise et adéquate sur la contraception et la prévention des IST, car
sans prendre en compte toutes les pratiques et désirs, comment mieux cibler la
prévention ?

Lorsqu’une femme parle de sa sexualité ouvertement, lorsqu’une femme
exprime ses désirs, lorsqu’elle est sujet sexuel et non objet sexuel, elle fait
acte de contestation. Elle refuse de mettre ses désirs sous silence et d’attendre
bien gentiment qu’on lui laisse la parole. Elle la prend. Lorsqu’une travailleuse du
sexe sort le jour, hors des espaces géographiques et temporels marginaux auxquels
elle est cantonnée (bois, nuit...), lorsqu’elle parle de son travail sans honte,
elle proteste.

Parler cul dans une société basée sur la frustration, la fidélité, les normes
sexuelles est un acte révolutionnaire. La preuve : ils sont réprimés avec une violence
terrible, et bien souvent forcés au silence. C’est qu’ils sont intolérables, insupportables
pour les hommes et pour les femmes respectables. S’ils n’étaient pas une menace
pour la société patriarcale, pourquoi les hommes et la société en général aurait-ils
tant besoin de les oublier, de les cacher ?

Le Travail du sexe :

Qu’est-ce que le travail du sexe ? Pourquoi utiliser cette
expression ?

Tout d’abord, il est
important de définir ce qu’est
le travail du sexe. Il s’agit
de tous les services
de l’industrie du sexe
: les diverses formes de
prostitution mais aussi les
strip-teases, les massages
érotiques, la pornographie,
le téléphone rose, etc.

Le terme de
prostitution est imprécis, et
chargé moralement, puisqu’il
est associé à la criminalité.
“Prostituée”, “putain”,
“pute” sont des
désignations négatives
qui restreignent
l’identité de la personne
aux activités qu’elle
exerce. L’expression travail
du sexe permet de définir ces
activités en termes de travail,
puisqu’il s’agit d’occupations
génératrices de revenus.

Enormément d’idées reçues sont véhiculées concernant le travail du
sexe. Pour les remettre en cause, on peut apporter des réponses à
un certain nombre de questions et clarifier quelques notions.

Ainsi parler de travail du sexe permet de dissocier l’activité économique
et la personne elle-même, de ne pas confondre les travailleurSEs du
sexe avec le travail qu’elles pratiquent.

Le terme travail du sexe permet également de recentrer le débat sur
les conditions de travail, au lieu de considérer systématiquement
les personnes impliquées comme des déviantEs ou des
victimes. Cela nous permet donc de poser des revendications en regard
des droits des travailleuses : le droit de travailler en santé et en
sécurité, le droit de ne pas être violentées, harcelée ou discriminées,
le droit de s’associer avec d’autres pour
se protéger (par ex en syndicat), le droit à
la dignité et à l’intégrité de sa personne.
Pour exercer leur travail, ils/elles mettent
en oeuvre des aptitudes, des compétences, à la fois
physiques, techniques, psychologiques, de gestion
financière, etc.

Pourquoi faire ces métiers ?

C’est la question la plus couramment
posée. En guise de réponse la plupart des
travailleurSEs du sexe vous diront, très
simplement, qu’il/elles pratiquent ce
travail pour gagner leur vie. Et comme pour
tout métier, une foule d’autres motivations influencent
leur décision de l’exercer (avoir des horaires flexibles, rencontrer une variété de
gens en provenance de différents milieux ou parce qu’on se sent à l’aise avec la
sexualité, la nudité, l’écoute, le soutien moral). On pose très souvent cette question
aux travailleurSEs du sexe, il est pourtant plus rare qu’on demande à un employé
de Mcdonald, à une secrétaire, à un médecin ou à une avocate d’expliquer leurs
motivations à l’égard de leur profession.

N’est-il pas dégradant pour les travailleurSEs du sexe de
vendre son corps ?

On utilise souvent les expressions « se vendre » ou « vendre son corps »
lorsqu’on parle de travail du sexe. Il est faux de croire que l’on achète ou loue unE
travailleurSE du sexe : la vente concerne des services. Ces services sexuels ou
érotiques sont établis à l’avance, déterminés en fonction de ce qu’il/elle choisit de
faire, ses aptitudes et ses limites. Ils ne sont pas négociables. Car lorsqu’on a recours
aux services d’un travailleur ou d’une travailleuse du sexe, ça ne nous donne pas
de droit sur cette personne, on lui achète simplement un service dans les conditions
qu’elle ou il a décidé. Quant un prof dispense un cours, il ne vend pas son cerveau,
quand un ouvrier travaille à l’usine il ne vend pas ses bras…

N’est-il pas dégradant de faire rentrer un rapport
marchand dans le rapport sexuel ?

On pense souvent que les rapports sexuels tarifés sont
exclusivement l’apanage des putes, mais si l’on s’interroge, on peut
voir que ça n’est pas le cas. Nous avons tous des rapports
sexuels pour autre chose que le rapport sexuel en soi :
en échange de la paix dans notre couple, pour remercier
notre partenaire d’un cadeau ou d’une gentillesse, pour avoir des
sensations fortes, pour répondre à un besoin physique, etc. Même
lorsqu’il ne s’agit pas d’un échange, on peut avoir des rapports sexuels pour de
très nombreuses raisons et toutes entrent dans le cadre de la sexualité. Le but n’est
pas toujours le plaisir sexuel, nous avons tous des motivations diverses. Le travail du
sexe est un échange contre rémunération, et comme dans tous les rapports sexuels
consentis, chacun des partenaires y trouve quelque chose.

Pourquoi est-ce que je ne connais pas de travailleurSE du
sexe ?

La réalité c’est que nous connaissons tous et toutes autour de
nous des travailleurs et des travailleuses du sexe, mais la plupart
préfèrent garder le silence sur leurs activités. La cause, nous la connaissons
: les préjugés et la stigmatisation de la société. S’ajoutent à cela toutes sortes d’idées
préconçues qui sont couramment véhiculées. Des associations faciles sont établies,
par exemple, avec l’usage de drogue, les agressions sexuelles et le crime organisé, ce
qui illustre l’ignorance des diverses réalités de ce travail et renforce la victimisation et
le silence des premiers et premières concernés. Il devient alors difficile de s’affirmer
comme travailleur ou travailleuse du sexe ou de parler ouvertement de ce que l’on
aime dans ce travail sans se faire juger. Or, taire ce que l’on fait par crainte
du jugement a un impact énorme sur la santé et le bien-être.

L’établissement d’un lien de confiance, permettant aux prostituéEs de libérer
leurs paroles, ne peut se réaliser qu’en adoptant une attitude ouverte, de respect et
d’absence de jugement.

Qu’est ce qu’ils et elles acceptent de faire et de ne pas
faire ?

Il n’y a pas deux travailleurSEs du sexe identiques. Chacun établit
ses propres règles et limites quant aux actes qu’il ou elle accepte
de livrer, aux tarifs ou à la durée des services sexuels. Chacun-e peut
consentir à faire des choses et refuser d’en faire d’autres. UnE prostituéE n’est pas
obligéE de faire ce que le/la clientE veut et s’il/elle est contraintE, c’est un viol, une
agression...

Est-ce que les travailleuses du sexes ont été abusées
sexuellement durant leur enfance ?

Au cours de sa vie, une femme sur trois sera agressée
sexuellement. Certaines travailleuses du sexe ont subi, comme
de nombreuses femmes, une agression sexuelle durant leur enfance.
Certains travailleurs du sexe en ont également subi. D’autres par
contre n’ont jamais vécu ce type d’agression. La plupart des victimes
d’agressions sexuelles ne travaillent pas dans l’industrie du sexe.

Qu’est ce que la criminalisation entraîne sur les
conditions de travail ?

En France la prostitution, c’est-à-dire l’échange de rapports
sexuels contre de l’argent ou d’autres considérations de valeur, n’est
pas interdit. Par contre sont considérées comme illégales toutes les
activités permettant son exercice. Il est interdit par exemple, d’exercer la
prostitution à son domicile ou de tenir un lieu à cette fin. La loi interdit également
les ententes entre prostituéEs, ou avec une tierce personne pour assurer un cadre de
sécurité, elle interdit aussi d’embaucher quelqu’un pour répondre au téléphone ou
placer des annonces.

Ces lois ont pour effet d’emmener dans le domaine judiciaire les relations
personnelles des prostituées, puisque les policiers peuvent présumer que les
colocataires, partenaires intimes et membres de la famille tirent un quelconque
avantage économique de la prostitution. Si une prostituée loue un appartement pour
vivre, le/la propriétaire de cet appartement peut être poursuivi pour proxénétisme.
La loi handicape donc sérieusement les personnes désirant exercer
le travail du sexe, en criminalisant et en stigmatisant aussi bien les
travailleurSE que leur entourage.

Un nouveau cap a été passé avec l’article 50 de la LSI (Loi
Sarkozy sur la Sécurité Intérieure) qui interdit le « racolage passif ». Bien
évidemment ce qui est considéré comme « racolage passif » est défini par les
policiers. Cette loi leur a donné les pleins pouvoirs et les violences policières n’ont
de cesse d’augmenter, comme le note Cabiria (asso mixte de prévention en direction
de la communauté pute de Lyon) : « Harcèlement permanent, contrôles, descentes,
fouilles, vol de leur argent, insultes racistes, chantages, gardes à vue arbitraires sans
pouvoir ni boire, ni manger, ni contacter un avocat... ».

Les lois actuelles rendent donc extrêmement difficile l’exercice de la
prostitution dans des conditions décentes de sécurité, et laissent place aux violences
les plus fortes, que ce soit de la part des clients ou de la police. Les prostituéEs
doivent se cacher davantage, se dépêcher davantage, et cela signifie moins de
sélection des clients, et une plus grande difficulté à imposer le port du préservatif.
Ces lois sont très rarement appliquées pour protéger les travailleurSEs du sexe, mais
la plupart du temps pour les criminaliser.

La plupart des autres formes de travail du sexe (strip-tease, peepshow,
porno, téléphone rose, etc) sont légales, mais elles sont méprisées par le droit du
travail et par conséquent il y a très peu de protections sociales pour les travailleurs
et les travailleuses du sexe. Nous devons donc nous battre aux
cotés des travailleurSEs du sexe pour qu’ils/elles obtiennent
des droits fondamentaux, au même titre que tous les autres
travailleurSE.

Quelles pistes ?

Tout d’abord nous nous rendons bien compte que la
criminalisation amène des situations catastrophiques. Que la plupart des
lois actuelles en matière de travail du sexe sont dangereuses et violentes.
La revendication la plus importante est donc la décriminalisation. C’est
le premier pas pour que les travailleuses et les travailleurs du sexe soient reconnus
comme des citoyenNEs à part entière, pour qu’elles/ils soient prisEs au sérieux,
respectés dans leurs droits fondamentaux, protégées par la police et non agresséEs.
C’est également le premier pas vers la possibilité d’exercer leur métier dans les
meilleures conditions de santé et de sécurité possibles.

Il faut oeuvrer à la reprise de parole des travailleurSEs du sexe eux/ellesmêmes,
car les débats ne peuvent plus se placer dans l’abstrait et notre objectif est
que leurs conditions de travail et de vie soient les meilleures possibles. Qui sont les
mieux placés que les premierEs concernéEs pour connaître leurs besoins.
La légalisation pose beaucoup de questions quand on voit que
dans la plupart des pays qui ont légalisés, les rapports d’exploitation
sont soudainement
devenus plus violents.
Nous pouvons prendre
l’exemple de l’Australie dont
certaines maisons closes
sont cotées en bourse. En
effet du point de vue de
la sécurité et de la santé,
les conditions de travail
sont meilleures mais on
demande une productivité
toujours plus grande aux
travailleurSEs. Les lois
qui régissent le travail
du sexe doivent donc
émaner de ceux et
celles qui le pratiquent
ou l’ont pratiqué, mais
il est compliqué de passer
en quelques mois d’un
cadre criminel à un cadre
légalisé.

Interview :

Cadyne, travailleuse du sexe, co-présidente du groupe Les Putes,
membre du Collectif Droit et Prostitution.

Dans quelles conditions travaillent les sex workers en
France aujourd’hui ?

La Loi de Sécurité Intérieure de 2003 a donné carte blanche à la
police pour réprimer le travail de rue. Concrètement c’est du harcèlement,
les amendes à répétions, les violences en tout genre. La répression nous
pousse dans la clandestinité et a multiplié les risques de violences.
Internet est pour l’instant plutôt épargné par la répression, ce qui en
fait le principal espace de travail. L’inconvénient en est un isolement de
celles(ceux) qui exercent.

Les lois contre le proxénétisme, tel que défini actuellement, nous empêchent
de nous organiser, de travailler par exemple dans le même studio à
plusieurs, car elles répriment toute aide à la prostitution, même par une
autre pute.

Par contre, pas grand-chose n’est fait pour nous protéger des vrais proxénètes
et agressions, comme le viol qui n’est pas reconnu quand la victime est une
pute. Les plaintes sont rarement enregistrée et certaines condamnations
n’ont donné lieu qu’un amende équivalent au prix d’une passe.

Où en est le mouvement ?

Nous travaillons maintenant en collectif, Droit et Prostitution, comprenant
des orgas communautaires et de soutien. On mène à la fois un travail de
lobbying auprès des parlementaires pour l’abolition de la LSI, un travail
activiste de lutte contre la stigmatisation et le business abolitionniste : les
assos anti-prostitution reçoivent une fortune en subvention, en parlant en
notre nom. Il y a aussi un volet de soutien et de santé communautaire
mené avec entre autres Le Bus des Femmes, Act Up, Arcade et le PASTT…
(membres du collectif).

Quels liens avec les autres mouvements ?

On travaille beaucoup avec plusieurs orga LGBT, et des
groupes comme le Scalp et Résistons Ensemble.
Le CNDF et les groupes qui le composent sont
majoritairement abolitionnistes. Du côté des partis
politiques seuls Les Verts Paris soutiennent nos
revendications. D’autres se contentent de dire qu’ils sont contre la répression,
ou pire comme la LCR qui refuse même de nous rencontrer.

Pourquoi aller à la Pute Pride et participer aux assises de la
prostitution ?

Les assises sont le moment pour nous de débattre collectivement des
revendications, faire le point sur nos conditions de travail et discuter du
statut que l’on souhaite. Plusieurs collègues viennent d’autres pays et
témoignent des différents systèmes et conditions de travail en Europe. C’est
un moment pour entendre une parole à la première personne, qui contre dit
les stéréotypes sur les travailleuses(eurs) du sexe et la prostitution.
La marche rend visible notre combat. Elle marque le 5ème anniversaire de
la LSI, loi sexiste, raciste et répressive. Il faut absolument la dénoncer.

Qu’est ce que vous cherchez comme solidarité ?

Il faut créer et soutenir les mouvements féministes non-putophobes, non
islamophobes et non-hétérosexistes , en sommes où les femmes minoritaires
peuvent lutter à égalité avec les autres militantes.

En tant que travailleuses on demande le soutient des syndicats dans la
lutte pour nos droits mais pour l’instant ils sont réticents à reconnaître notre
activité.

En quoi la lutte des putes concerne-t-elle tout le monde ?

Le stigmate de putain est un moyen de contrôle sur les femmes et la
sexualité. La menace d’être assimilé à une pute et donc de subir le même
stigmate pèse sur toute personne qui n’obéit pas au code moral. On le voit
avec des titres comme « Ni putes ni soumises » qui vont non seulement
participer à notre discrimination mais surtout ne contestent pas l’oppression
réellement : c’est se mettre dans une position de justification, où les droits et
le respect seraient conditionnés par le fait de se différencier de celles dont
l’oppression serait justifiée. Tant que les putes seront stigmatisées, il restera
ce chantage et donc ce contrôle. En faisant de l’insulte une fierté c’est tout
le système patriarcal- hétéronormé qui est attaqué.

Psycho-test :

12 questions, 4 profils pour découvrir la catin
qui sommeille en toi

1. Ta chanson préférée:

u Hôtel particulier (Gainsbourg)
g Ma salope à moi (Doc Gynéco)
n P.I.M.P. (50ct)
t Pretty woman (Roy Orbison)

2. Ton client chouchou:

g A genou et ton loyer…on s’en fout
t Un vieux gentil avec une 406 chauffée
u Celui à la Gold MasterCard
n 20% pour mes protégées, 90% pour ma pomme

3. Tes habits de tous les jours:

n Un décolleté 105F et une robe Tati mariage
u Une goutte de Chanel n°5 et un chihuahua
t Talon aiguilles, résilles et juste un manteau de fourrure par -40°C
g Coupe Fillon, cravate bleue et pull autour du cou

4. T’habites où, chériE?

t Ta bite où ? En moi, mon chou !!
n La maison close du 7ème non-déclarée depuis 1957
g Le 200 m² de fonction du Ministère du Logement
u Aux Emirats à Dubaï pour les vacances, le reste du temps Private room à
Vegas

5. Comme toutes les putes, tu es dépravée donc tu te drogues,
mais c’est quoi celle que tu préfères?

u Caviar sauce champagne
g La drogue c’est mal, sauf la cocaïne de daddy
n 2 paquets de Gitanes sans filtre par jour
t Les hormones achetées sous le manteau au bois de Boubou
quelle grosse teupu es-tu ?

6. Le pire qui te soit arrivé:

n Ejac-baskets
g la grève des taxis
t Se prendre des coups de matraque au lieu d’un coup de bite
u Comment ça y a pas de jacuzzi?

7.Racolage passif ou actif, ta phrase d’accroche c’est quoi?

t Tu montes chéri?
u Montre-moi ta grosse Rolex
n Pas cher, pas cher!
g Salut, c’est la valise RTL

8. Le sexe pour toi c’est:

u Un coup et des sous
n Une activité lucrative
t La routine
g Le 3ème samedi du mois

9. Au pieux, t’es la reine (le roi) de :

g la fidélité bien sur
u l’Amazone-rodéo avec santiags en croco
t La pipe et du massage rectal à éjac immédiate (médaille d’or depuis
1881)
n La bise au client pour qu’il se rhabille vite et qu’il paye bien

10. Il y a autre chose que le sport en chambre dans la vie: c’est
quoi ton sport favori?

n 400 m haies après mauvais payeur
u Combat de caniche royal
t Course de fond dans les bois avec les flics aux trousses
g Mini-golf

11. Le sexe ça donne soif, tu picoles...?

u Du champ’ dans mes bottines Vuitton
g ...et tu cognes !
n Un pastis pour la 19 !
t Un Sex on da biatch

12. Ton accessoire fétiche:
n Mon soutif-caissier
g Ma lingette auto-bronzante
t Ma moumoute Saint-Algue
u Mon vibro Sonia Rykiel

Résultats :

n Mère-maquerelle: tu n’as toujours pas
bien compris le sens du mot proxénétisme, tu
continues à t’occuper de tes ptites protégées
(la nouvelle petite rousse est particuliètrement
gironde d’ailleurs, tu la recommandes à tes
meilleurs clients), en attendant de pouvoir ouvrir
un Baisodrome géant comme en Allemagne.
Fais gaffe quand même y a le lit du 17 qui
grince trop et les murs qui s’effritent...

g Fils de pute: pour toi LSI ça veut juste dire Lèche moi le Slip Idiote!! Les
femmes sont toutes des putes (sauf Moman bien sûr) et le sexe est ce qu’elles
te doivent en tant que mec avec des pulsions de vidage de couilles: c’est
beau la nature... Mais heureusement Etudions Gayment est là pour te sortir
du marasme intellectuel dans lequel tu t’enlises: bonne lecture!

t Pute de trottoir: pauvre de toi, tu es une espèce en voie de disparition; soit
la LSI (Loi sur la Sécurité Intérieure) te pousse à prendre des risques (et des
amendes), soit tu es une vieille tradi de la rue Saint-Denis dont le savoir-faire
artisanal se perd au fur et à mesure que tu troues tes résilles... Protège-toi,
bats-toi!!

u Pute de luxe: le sexe est un bon moyen de ramasser de la maille sans trop
se faire chier (à part au lit en fait...) alors tu côtoies les barons, les émirs et
la jet-set internationale. Tu es un bel accessoire que l’on met à son bras pour
les soirées chic (un peu comme une rolex en somme). Patiente encore un peu,
bientôt l’héritage du vieux bande-mou...

Assises de la Prostitution et manifestation :

Après cinq ans de lutte acharnée pour dénoncer les effets désastreux
de la répression du racolage et le sort qui est réservé aux prostituéEs
migrantEs sans papiers, les conditions d’exercice de notre activité ne
cessent de se dégrader, nous causant des préjudices matériels et physiques
considérables.

La répression du racolage mène à l’invisibilité de la prostitution et les
prostituéEs ayant cherché des endroits plus discrets où se prostituer se sont
éloignées des structures de prévention. Cette nouvelle situation a rendu plus
difficile la négociation du préservatif avec les clients dont les demandes pour
des rapports non protégés se sont faites de plus en plus fréquentes.
Pour les prostituéEs étrangèrEs, le délit de racolage a essentiellement permis
de contrôler la régularité de leur séjour et d’entraîner leur
jugement et/ou leur éloignement. En outre, depuis 2003, certaines des
prostituéEs étrangèrEs peuvent être éloignées du territoire alors même qu’elles
sont en situation régulière.

La répression du racolage a en plus donné lieu à des comportements
inacceptables de la part de certains fonctionnaires de police en portant
atteinte aux droits des prostituéEs .

Face à une telle situation, qu’apporterait la pénalisation renforcée du
client comme cela est actuellement envisagé par de nombreux partis politiques
européens ? Par cette position, ils entendent substituer à la sanction des «
victimes » que seraient les prostituéEs celle des clients. Les conséquences n’en
seraient pas pour autant différentes.

L’exemple de la Suède montre bien que la pénalisation des clients,
en interdisant indirectement la prostitution, a pour premières et principales
victimes les prostituéEs, qui, certes dissimuléEs au regard des riverains, sont
néanmoins exposéEs à de multiples dangers.

Ces assises permettront de donner la parole aux prostituéEs qui
exercent leur activité en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe.
— manifestation assises de la prostitution
pénaliser les clients =
pénaliser les prostituées
ni criminalisation
ni pénalisation

Elles seront l’occasion de confronter les différentes façons
d’appréhender la prostitution et leurs conséquences pour les
prostituéEs, notamment étrangèrEs. Un accent particulier sera
mis sur l’accès aux droits des prostituéEs face aux effets néfastes
actuels et prévisibles de la répression de la prostitution.

vendredi 21 mars 2008
9h30-16h ateliers et programmatique; pour les prostitutéEs et leurs alliéEs
Bourse du Travail - salle Léon Jouault - 67 rue de Turbigo Paris 3ème
samedi 22 mars 2008

Manifestation “Pute Pride” - rassemblement 13h place Pigalle à Paris 9è
membres : ANA: Avec Nos Ainées (Paris), Arap-Rubis (Nîmes), Autres Regards
(Marseille), Bus des Femmes (Paris), Cabiria (Lyon), Entr’Act (Lille), Femmes
de Droits (Paris), Grisélidis (Toulouse), Les Putes (Paris), PASTT(Paris), Act Up-
Paris, Arcat (Paris), Femmes Publiques (Paris), Les Verts (Paris), Scalp Reflex

Poésie : été 2007

Un quidam m’a craché d’ssus hier
Moi dans les bras de mon amie
Lui, légitime, dans les bras de la sienne.
J’ai cherché sur ma nuque
Le feu du foyer d’un mégot
Que je croyais avoir senti
Aterrir à l’entrée d’mon maillot.
Derrière moi, un homme me fixait
Comprenant ce qui venait de se produire :
Il était accompagné ;
J’ai cherché plus loin
Vers d’autres usagers du RER E
Plus haut – trop haut – sur l’escalator
Qui descendait.
Rien.
Pas même des baveux oisifs
Au-dessus d’mon crâne
Sur la passerelle donnant vers l’extérieur.
C’est en me retournant,
Vaincue par l’ignorance
De l’origine du tir et de son auteur,
Que je comprends
Que mon amie n’a rien vu.
Et la voilà qui me serre fort
A l’approche de la disparition
Des marches mécaniques.
Elle me pose une question
Et je n’arrive pas à lui répondre;
Ma main remonte au-delà de ma nuque,
Sur la pointe de mes cheveux,
Arrosée d’un mollard.
« Je crois que je me suis faite cracher
d’ssus ».
Elle s’arrête, m’observe et me console.
J’essaye d’enlever mon sac
Et pose un genoux à terre.
Tandis qu’un groupe passe
Que je ne vois pas,
L’un d’eux retient l’attention
De ma petite amie.
« C’est chaud... » me lance-t-elle
Apercevant le dos d’ma veste :
Pourtant la substance qui gisait
Sur mes doigts
Ne me semblait que froide et visqueuse.
Je nettoyais d’un coup d’mouchoir
Les multiples trainées qui rayaient ma veste.
Je dois probablement m’estimer heureuse
D’avoir essuyé un peu d’crachin
Plutôt qu’avoir été embourbée dans l’glaviot.
Etrangement je ne pardonnais pas au
responsable
Et j’attendais presque que la pluie
réapparaisse
Pour engueuler le ciel.
Il était déjà loin
Quand nous nous remîmes à marcher.
C’était le type accompagné,
Juste derrière nous sur l’escalator,
Qui avait selon mon amie
Lancé un « Vive Sarko! »
En passant près de nous.
Invisible à mes yeux,
Caché dans le cyclone de la stupidité
La plus éloquente comme la plus silencieuse,
J’implosais sous la rage :
Le mépris le plus insoutenable et gratuit
Est celui qui ne s’embarrasse pas même
De jouer les groq bras ou
De venir s’expliquer
Avec ceux qu’elle traite de fiotte.
J’espère que sa copine a su apprécier
La folle soirée passée à ses côtés.

Douille

King-Kong Theorie de Virginie Despentes :

Paru chez Grasset en 2006, son dernier livre n'est
pas un roman mais un recueil d'articles sur la prostitution, le viol, la
pornographie... Ils remettent en question les discours bien-pensants en
apportant une analyse féministe originale de ces questions.Le livre est
facile à lire, très court. Les sujets sont abordés à partir de l'expérience
personnelle de l'auteure, de manière très subjective et intime. Cela les rend
accessibles et touchants. Mais les articles sont aussi fortement ancrés dans
la lignée féministe pro-sexe, et pleins de références théoriques.

« J'écris
de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les
frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes
les exclues du marché de la bonne meuf. » Ce livre est un manifeste, celui
d'un féminisme nouveau, qui refuse la victimisation et le moralisme, un
féminisme radical et incluant à la fois.

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